jeudi 5 novembre 2009

C'était Halloween, ce sera Halloween ! Est-ce Halloween ?

Le retour des Monstres. Et le monstre qui tourne, tourne autour de lui-même, même s'il l'aime, pleure des larmes amères, les pires, les satyres, les vicieuses, les viles, qui arrivent et dérivent jusqu'à lui, le monstre. Et lui se replit, plisse les yeux, pisse les larmes de son oeil globuleux, et son visage hideux forment des plis informes. C'est du sel impropre qu'il déverse. Averse de miel écoeurant. Et il avale ses morceaux d'océans pour mieux les recracher ensuite, comme du sang qu'il digérerait mal. Trop vite, il attise la pitié, le dégoût, le goût de l'écraser, de le cacher sans qu'on le sache, de le noyer. Mais rien, pas même le courage de le toucher.

Et ça, c'était après Halloween.

Danse petit monstre, danse dans mes bras, que je te console, viens, Eris est là.

lundi 26 octobre 2009

Yann Tiersen ~ J'y suis jamais allé(e)


La page. Que tu tournes. Sans t'en rendre compte. Doucement. Et si innocemment. Des bribes. Le banquet. Un article incopmprehensible. Une liste de lecture : j'écoute Yann Tiersen en boucle. Je suis désolée. Il faudra bien la tourner la page un jour... J'en pleurerais si je n'étais pas concentrée. Et la musique si triste dans mes oreilles me déconcentre... Tout ce que je voulais, c'était gommer cette page... Abrutie qui n'a pas la force d'empecher une page se tourner. Ici, tout est calme. Mais si froid, si noir et si vide. Et toujours cette musique qui continue. Point. Je tournerai la page un jour... Peut-être.


Le soleil qui descend lentement, emportant avec lui la douce chaleur de l'après-midi. Resserrons nos écharpes, boutonnons nos manteaux, serrons-nous, serrons-nous, susurrons des mots chaleureux, observons les couleurs vives des feuilles qui tombent, admirons le ciel écarlate, aux nuages incendiés par les derniers rayons pourpres du soleil.

jeudi 22 octobre 2009

Anima. (cuidam) Chap I partie 2

Katakatakat. Grblomgrblom. Katakatakata.
Il y a peu de monde dans le métro. Elle se sent comme dans une boîte vacante. Bercée par le ballotement de l'habitude, en somme. Laissant aller à des rêves d'un futur attirant. Une vague chimère. Trop loin ! On la retient ! Elle se sent plaquée, coincée entre le songe et les autres, sans savoir choisir, et d'être trop restée sur la glace trop fine, elle tombe ! Elle sombre ! Sombre dans le noir qui se dégrade en noir ! Sombre profondeur qui s'étend et se détend, et lui tend les bras !
"Mademoiselle !"
Hein ?
Et tout d'un coup, elle ressurgis à la surface. Appée par on-ne-sait quelle force d'acier. Son coeur crachote, encore noyé par le poids nuageux du sommeil. Etouffé par les plumes de l'oreiller onirique.
Réveillés les sens ! Réveillés, les yeux grand ouverts ! Puis enfin, réveillée la raison (Je suis par terre ! je suis par terre !! mais qu'est-ce que je fais par terre ?!), réveillés les membres. Spongieux, mas réveillés.
"Ca va ? Vou voulez que je vous aide à vous relever ?"
Elle se rasseoit péniblement. Un être tout en longueur lui cache la lumière du néon au plafond, légèrement penchés sur elle (l'être et la lumière).
" Vous vous êtes endormie je crois.
- ...
- Le métro, c'est pas très stable vous savez. (sourire en forme de croissant) Vous avez été renversée.
- ...
- Mademoiselle ? Vous allez bien ? Vous pouvez me parler ?"
Alors elle commence à lui parler. Vite, très vite. Ses mains s'agitent, sa bouche s'ouvre et se ferme, elle parle, elle n'en peux plus de ce silence matinal, alors elle parle !
"Désolée monsieur, désolée de vous sembler si froide ! Mais l'athmosphère est glaçante, les roues du train en grincent, et même les quelques regards métalliques que je reçois me font tressaillir. Je tremble, monsieur, malgré votre sourire doux. Seulement votre oeil est vif, vous être droit. Solide et transparent. Une pâle figure sur un corps squelettique. Une aura fantomatique qui vous entoure, cette aura fraiche qui se glisse sous mon écharpe et caresse ma gorge de son haleine glacée. Une bise au creux de mon cou qui me laisse échapper une série de tremblements. C'est le silence assourdissant d'une sensation puissante qui se faufile sous mon sein. Mon corps qui traduit mon malaise, enfoui dans le réconfort ! C'est tout ça, monsieur, et tellement plus !"
Le monsieur comprend qu'elle est désolée, il lui pardonne, il a tellement de pitié pour cette jeune fille ! Cette pauvre âme qui ne peut s'exprimer devant tout le monde, mais qui semble avoir tant à dire ! Lui-même ne comprend pas ce qu'elle dit, ce qu'elle essaie de transcrire. Lui ne comprend pas la signification de ses gestes, ni les ronds que forment ses lèvres à certains moments. Ce sont ses yeux, arrondis par la surprise d'abord, puis par l'admiration, elle qui ne peut laisser sortir aucun son de sa bouche, mais qui éclot, comme une fleur magnifique.

mercredi 21 octobre 2009

Etudiant en pleine période de contrôles

Comme vous pouvez le constater, mon titre ne colle pas du tout avec le fait que je sois devant mon écran. Je suis censée réviser, et j'écris. On me demande d'atteindre un but, et je gaspille mon temps. Parce que oui, vous qui lisez, devez être sûrement un échoué pour avoir atterri ici. Je vous remercie d'ailleurs de continuer à lire.


Bien. Sûrement êtes-vous habitué à voir des gens se plaindre de travail, et d'être sur Internet alors qu'ils devraient être en train de travailler. Blasé quoi. C'est terrible, de plonger dans une telle habitude. Peut-être vous-même connaissez ce rituel, ce stress dissimuler, cette conscience pas si claire que ça : wasting your time instead of working, shame on you, you won't have to feel remorse !

Mais cette sensation toujours, aussi, d'avoir le temps ensuite, de se reposer maintenant pour ne plus avoir à le faire plus tard. Bouh la vilaine excuse !! Combien de fois s'est-on trop reposé pour avoir voulu anticiper ? Bouh l'hypocrisie ! On sait très bien où ça nous mène (au moins ça on sait, mais le travail ?). Alors on recommence. Pas à travailler. A glander. Pauvres glands que nous sommes.

Tout ça pour reporter la faute de mon erreur sur vous, pauvre lecteur.
Merci de la supporter.


lundi 5 octobre 2009

Anima. (cuidam)

"Réveil matin, 15h, j'me réveille comme une fleur,
Marguerite dans l'macadam a besoin d'un doliprane.
Réveil mat'in..."
6 heures. Elle se laisse hypnotiser par les chiffres lumineux de la boîte électronique. La musique qui s'en échappe lui prouve encore à quel point le monde tourne en rond. Trop entendue, celle-là. Les machines rappellent malgré tout, toujours, à quel point les journées sont monotones.
Ses yeux aspirent littéralement le "1" qui vient d'apparaître à la place du "0". Il a suffit d'une minute pour crever la rondeur ronflante : la boucle a laché, le noeud s'est défait. Sensible métamorphose, cette minute discrètement écoulée. Qu'elle avale. Peut-être pour savourer encore chaque seconde qui s'en échappe. Les chiffres flamboyants jaillissent et ruissellent dans l'obscurité de la chambre. Tout est las, mais de cette lassitude chaleureuse qu'on ressent toujours lorsqu'on doit se lever. Quitter son état de liberté animale. De songes éclaboussés. De pensées tressaillantes. Pour leur préférer malgré nous, toujours, la lourde lenteur de nos membres engourdis, de notre tête embrumée, de nos voix tremblantes. La paresse. Oui mais ô la vive paresse ! Que vive la paresse !
Pourtant il a fallu se lever. Il a fallu dire bonjour à la vie (celle qu'on crée), en regrettant la vie (celle que l'on s'est crée). Elle s'est habillée, trop bête pour se laver. Elle n'a pas mangé, trop bête pour apprendre à se dépécher. Elle est sortie de chez elle, ses jambes l'ont dirigée vers un lieu qu'elle ne choisit pas, réunie parmi tant d'autres pairs de jambes. Trop bête pour choisir.
Comme d'habitude. Planquée dans son écharpe. Enfouie sous son bonnet. Cachée derrière ses lunettes. Emmitouflée dans ses mitaines, affrontant, affrontant ! comme d'habitude depuis trois semaines, depuis plusieurs années, le même froid qui traverse la même station creusée sous la même place. Tant d'heures de voyage a-t-elle fait pour n'arriver nul part ! C'est le quotidien. L'habitude ronflante. Cette habitude en cocon, ronde, qui se forme, petit à petit, grassouillette, autour de nous. Rebondant, rassurant, sécurisant, fermé.
"Cric crac dans ma baraque, bonsoir !"

dimanche 4 octobre 2009

Tout commence bien... Parce qu'il faut bien commencer un jour.



Un début ne donne pas forcément une fin. Pourtant, un bon début donne faim. Mais faim de suite. Pas faim de fin. Un début ne sonne pas forcément bien. Mais il faut bien débuter, pour donner faim.


Et parce que la faim est le début de quelque chose, je vais m'arrêter là.
Et vous donner faim. Ailleurs.

Eris.