jeudi 22 octobre 2009

Anima. (cuidam) Chap I partie 2

Katakatakat. Grblomgrblom. Katakatakata.
Il y a peu de monde dans le métro. Elle se sent comme dans une boîte vacante. Bercée par le ballotement de l'habitude, en somme. Laissant aller à des rêves d'un futur attirant. Une vague chimère. Trop loin ! On la retient ! Elle se sent plaquée, coincée entre le songe et les autres, sans savoir choisir, et d'être trop restée sur la glace trop fine, elle tombe ! Elle sombre ! Sombre dans le noir qui se dégrade en noir ! Sombre profondeur qui s'étend et se détend, et lui tend les bras !
"Mademoiselle !"
Hein ?
Et tout d'un coup, elle ressurgis à la surface. Appée par on-ne-sait quelle force d'acier. Son coeur crachote, encore noyé par le poids nuageux du sommeil. Etouffé par les plumes de l'oreiller onirique.
Réveillés les sens ! Réveillés, les yeux grand ouverts ! Puis enfin, réveillée la raison (Je suis par terre ! je suis par terre !! mais qu'est-ce que je fais par terre ?!), réveillés les membres. Spongieux, mas réveillés.
"Ca va ? Vou voulez que je vous aide à vous relever ?"
Elle se rasseoit péniblement. Un être tout en longueur lui cache la lumière du néon au plafond, légèrement penchés sur elle (l'être et la lumière).
" Vous vous êtes endormie je crois.
- ...
- Le métro, c'est pas très stable vous savez. (sourire en forme de croissant) Vous avez été renversée.
- ...
- Mademoiselle ? Vous allez bien ? Vous pouvez me parler ?"
Alors elle commence à lui parler. Vite, très vite. Ses mains s'agitent, sa bouche s'ouvre et se ferme, elle parle, elle n'en peux plus de ce silence matinal, alors elle parle !
"Désolée monsieur, désolée de vous sembler si froide ! Mais l'athmosphère est glaçante, les roues du train en grincent, et même les quelques regards métalliques que je reçois me font tressaillir. Je tremble, monsieur, malgré votre sourire doux. Seulement votre oeil est vif, vous être droit. Solide et transparent. Une pâle figure sur un corps squelettique. Une aura fantomatique qui vous entoure, cette aura fraiche qui se glisse sous mon écharpe et caresse ma gorge de son haleine glacée. Une bise au creux de mon cou qui me laisse échapper une série de tremblements. C'est le silence assourdissant d'une sensation puissante qui se faufile sous mon sein. Mon corps qui traduit mon malaise, enfoui dans le réconfort ! C'est tout ça, monsieur, et tellement plus !"
Le monsieur comprend qu'elle est désolée, il lui pardonne, il a tellement de pitié pour cette jeune fille ! Cette pauvre âme qui ne peut s'exprimer devant tout le monde, mais qui semble avoir tant à dire ! Lui-même ne comprend pas ce qu'elle dit, ce qu'elle essaie de transcrire. Lui ne comprend pas la signification de ses gestes, ni les ronds que forment ses lèvres à certains moments. Ce sont ses yeux, arrondis par la surprise d'abord, puis par l'admiration, elle qui ne peut laisser sortir aucun son de sa bouche, mais qui éclot, comme une fleur magnifique.

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